L’organisation paramédicale en salle de réveil
Le personnel paramédical présent en salle de réveil (SSPI) doit comprendre en permanence « au moins un infirmier ou une infirmière formé à ce type de surveillance, si possible infirmier ou infirmière anesthésiste » (1). Ces personnels sont placés sous la responsabilité du médecin anesthésiste-réanimateur (MAR).
La présence d’un IADE en SSPI est recommandée mais pas obligatoire dès lors qu’est présent un (ou plusieurs en fonction du nombre de patients présents) IDE formés spécialement(2) à ce type de surveillance.
La réalisation de l’extubation
L’extubation est un acte inhérent à l’anesthésie et ne fait pas partie de ceux figurant dans le décret de compétence des IDE.
En revanche, les compétences de l’IADE définies à l’article R4311-12 du code de la santé publique semblent plus adaptées à la situation puisqu’il est seul habilité à appliquer les techniques d’anesthésie générale, loco-régionale, et de réanimation peropératoire suivant le protocole établi par le MAR et à condition que celui-ci puisse intervenir à tout moment.
Les prérogatives de l’IADE précisées dans les annexes I et II de l’arrêté du 23 juillet 2012 relatif à la formation conduisant au diplôme d'État d'infirmier anesthésiste, sont notamment de procéder à la « réalisation et au contrôle du réveil : extubation, réversion, cotation de la possibilité de sortie »
Dès lors, l’extubation étant, en tout état de cause, un acte relevant de la compétence des IADE à l’exclusion de tout autre paramédical, il ne peut pas être réalisé par les IDE de la salle de réveil.
Toutefois, l’IDE en cours de formation préparant au diplôme d’IADE peut réaliser une extubation lorsque celle-ci se déroule en présence d’un IADE (3).
Préconisations sur la conduite à tenir
Si l’extubation ne peut être réalisée que par le MAR ou l’IADE, cette situation n’implique pas leur présence constante auprès du patient, dès lors que la surveillance en SSPI est effectuée par un IDE.
Dès lors, lorsque l’extubation n’est pas réalisée au bloc opératoire et que le patient est transporté intubé en SSPI, l’IDE devra prévenir le MAR ou l’IADE dès que les signes de l’extubation se présentent. Ceux-ci devront intervenir sans délai, ce qui suppose une organisation assurant la disponibilité immédiate d’un des personnels qualifiés.
Alexandra CABRERA
Juriste Sham
Mai 2015
(1) Article D6124-101 du code de la santé publique
(2) C. Cass. 10 décembre 2014, n°13-21607
(3) Article R4311-12 du code de la santé publique
Un anesthésiste peut-il surveiller plusieurs salles simultanément ?
Les dispositions relatives aux conditions techniques de fonctionnement de l’activité d’anesthésie(1) n’imposent pas de présence « constante » du médecin anesthésiste réanimateur (MAR) auprès du patient durant toute l’anesthésie, mais exigent des établissements de santé, la mise en place d’une « organisation permettant de faire face à tout moment à une complication liée à l’intervention ou à l’anesthésie effectuée »(2).
Les recommandations de la SFAR précisent par ailleurs que « si le MAR est amené à quitter la salle d’opération, il confie la poursuite de l’anesthésie à un autre MAR qualifié. S’il la confie à un MAR en formation ou à un infirmier anesthésiste, il reste responsable de l’acte en cours et peut intervenir sans délai ».
Les dispositions régissant les compétences des IADE(3) imposent quant à elle la présence d’un MAR pouvant « intervenir à tout moment ».
Dès lors, la prise en charge de plusieurs anesthésies simultanées par un seul MAR n’est pas, en elle-même, contraire à la réglementation à condition qu’elle permette d’assurer un niveau de sécurité suffisant pour les patients en cas d’incident anesthésique (MAR à portée de voix).
En conséquence, il appartient à l’établissement concerné de déterminer une organisation permettant d’assurer un tel niveau de sécurité pour les patients anesthésiés.
A ce titre, et sous réserve de l’appréciation des juges, un MAR pour deux salles, associé à la présence constante d’un IADE auprès du patient semble admis comme étant un niveau de sécurité suffisant, étant précisé qu’il convient éventuellement de renforcer la présence médicale en cas d’intervention particulièrement risquée.
Au-delà de ce ratio, la sécurité des patients pourrait être compromise. En effet, plus le nombre de salles surveillées par un même MAR est élevé, plus les capacités de d’intervention en temps utile de l’anesthésiste auprès du ou des patients en souffrance sont réduites.
(1) articles D. 6124-91 à D. 6124-103 Code de la Santé Publique
(2) article D.6124-91 CSP
(3) article R. 4311-12 CSP
Pour aller plus loin
› Recommandations SFAR concernant la surveillance des patients en cours d’anesthésie, janvier 1994
› Recommandations SFAR concernant le rôle de l’infirmier anesthésiste diplômé d’Etat, janvier 1995
› Position de la HAS, « un anesthésiste, 2 salles », janvier 2005
3 juillet 2013
Anne-Sophie Mazeirat
Juriste Sham
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